Le Consulat général du Mexique à Montréal invite le grand public à l’exposition In-Visible de l’artiste mexicaine Claudia Espinosa « Cerrucha », commissaire Anithe de Carvalho. Le vernissage aura lieu le mercredi 6 décembre de 17h30 à 19h30 à l’Espacio México. L’exposition se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2013.
L’exposition In-Visible de l’artiste mexicaine Claudia Espinosa « Cerrucha » rend visible toutes ces pensées et affirmations que l’on croit, de prime-à-bord, normales. Mais qu’est-ce que constitue la norme ? Ne s’agit-il pas plutôt de conventions ? Qui en décide ? À qui s’adressent ces conventions dans leur processus de discrimination ? Qui laissent-elles pour compte ? « Cerrucha » fait partie d’une génération de jeunes artistes féministes qui se questionnent sur le langage, sur ce qu’il comporte de sexiste, voire machiste, au-delà d’une langue particulière, au-delà des territoires et des frontières, et même au-delà des sexes genrés, c’est-à-dire de ce que sont supposés être la femme et l’homme et leurs jugements respectifs associés aux éducations sexuées reçues à la fois en fonction de leur sexe biologique et sexe social (genre), tous deux étant des constructions politiques.
In-Visible fut d’abord un projet photographique, initié en 2009 et ayant pour but la dénonciation du machisme au Mexique. Il fut exposé dans des lieux publics (métro, rue) de la ville de Mexico. L’utilisation du papier journal évoque la transmission en série d’idées diverses à une large partie de la population et est détourné ici dans le but de rééduquer les gens. L’exposition In-Visible présentée à Montréal vise principalement à faire prendre conscience au public des conventions sociales qu’il doit adopter, selon la société, en fonction de son sexe biologique. C’est dire que selon l’artiste, le langage utilisé par toutes et tous perpétue une conduite misogyne, sexiste, voire machiste. Il s’agit de prononcer des phrases auxquelles on ne pense plus, mais qui sont des traces d’une éducation genrée et discriminatoire causant du mal autant aux femmes qu’aux hommes, en ce sens qu’il est question fondamentalement d’êtres humains égaux.
Des expressions comme Ce n’est pas un jeu pour les filles ou Mon mari me permets de travailler qu’on peut lire sur la peau des participantes du projet, sont des exemples de déclarations sexistes qui perpétuent la division entre les sexes et les genres. Tous les hommes sont pareils serait même une pensée machiste, pour l’artiste, en ce sens que si nous supposons que la personne qui la prononce est de sexe-genre féminin, par exemple, elle assume alors une position d’autorité sur le groupe social masculin. À l’instar du pouvoir patriarcal imposé historiquement par les hommes aux femmes, le machisme serait ici promu, à son tour, par d’autres individus qui adoptent la posture du pouvoir oppresseur. Le patriarcat aurait la capacité d’aliéner tout être humain, diraient les thèses féministes, et c’est en effet le cas.
Souvent associé au pouvoir de gangs de rue ou aux délinquantes, le tatouage est utilisé dans le travail de l’artiste à titre de signe qui signale la différence entre les gens, quelque chose qui pénètre la peau et finit par se convertir en la personne elle-même pour devenir permanent. Tout se passe donc comme si ce qu’on pense et affirme nous représentait. Mais, comme le tatouage peut aujourd’hui être enlevé, la mentalité discriminante suivrait le même processus d’effacement au sein de ce projet si le public se prêtait au jeu de réfléchir à l’éducation reçue peu importe son identité de sexe ou de genre.
Comissaire Anithe de Carvalho
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