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Rodney LaTourelle + Richard Deschênes @ OPTICA

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 © Rodney LaTourelle, Winnipeg Supply, 2012. Acier, bois, peinture nacrée | Steel , wood, pearlescent paint. 25 m2. Gracieuseté de la Winnipeg Art Gallery | Courtesy of the Winnipeg Art Gallery.

Photo : Elaine Stocki.

 
 
 
 
 
Rodney LaTourelle
 
 
 
Chromakenón
 
 
 
Du 11 mai 2013 au 15 juin 2013

 
 
Vernissage
samedi
11.05.13 
(15h)
 
 
 

Amalgame des domaines de l’art visuel et de l’architecture, la pratique de Rodney LaTourelle explore les relations affectives entre la couleur et divers arrangements spatiaux. Ses environnements peints et créés sur mesure – des peintures tridimensionnelles – ordonnent un langage visuel à la fois épuré et géométrique dont l’aspect structuré s’altère au gré de l’expérience du spectateur. Traitant de notions liées à la métaphysique et à la phénoménologie, où les effets perceptifs produits par le corps et l’esprit s’activent, son travail se conçoit autour d’installations immersives construites à différentes échelles. Il se concentre actuellement sur la mise en place de relations spécifiques entre la couleur, l’espace et le corps, recherche que l’artiste poursuit dans l’espace d’OPTICA.

 

Puisant à même l’histoire de l’art, LaTourelle actualise divers mouvements artistiques dont l’esthétique néo-plasticisme De Stijl et celle de la peinture Hard-edge. Il en résulte une combinaison plastique en lien avec l’architecture qui lui permet d’introduire ce traitement strict de la couleur dans le registre de la contingence et de l’imprévisibilité. Prenant en compte l’interférence de lumière naturelle et artificielle, ses installations multiplient leur potentiel perspectif en déployant une panoplie d’effets visuels et chromatiques. Transcendant les expérimentations sculpturales et génériques du minimalisme, elles engagent de nouvelles connexions affectives et physiques, parfois même, par la mise en place d’éléments structuraux amovibles.

 

Bien que l’espace intérieur de ces installations soit vide, ce lieu incarne un réceptacle dynamique, de forme parfois labyrinthique, constitué de multiples points d’entrées et de sorties. Comprise comme un espace à la fois naturel et illusoire, un trompe l’œil supportant « l’activation de la couleur », l’œuvre donne à la perception individuelle un rôle prédominant. Selon Anne-Marie Ninacs, le travail de LaTourelle semblerait vouloir moins traiter « de l’exploration de quelque chose – une architecture, une couleur – que de l’exploration en tant que moyen fondamental de compréhension du monde. »

 

(1) À la lumière de cette réflexion, ces structures, qui altèrent temporairement nos sens, portent en elles la complexité du monde.

 

Julie Alary Lavallée

 

(1) Anne-Marie Ninacs, Caught in the Act : The Viewer as Performer, catalogue d’exposition, 17 octobre 2008 – 15 février 2009, Musée des beaux-arts du Canada, 2008, p. 191.

 

 

 

 

 
 
 

Né en 1965 à Winnipeg, Rodney LaTourelle est artiste, architecte et critique. Après avoir complété en 1988 des études de premier cycle en architecture (volet environnemental) à l’Université du Manitoba, il termine un programme de maîtrise en architecture du paysage en 1996 au sein de la même institution. Cumulant les expériences professionnelles de concepteur couleur, architecte paysagiste, conservateur et chercheur, il a récemment coréalisé une sculpture publique commandée par la ville de Berlin. Son travail a été exposé à plusieurs reprises en Amérique du Nord dont au Musée des beaux-arts du Canada et à la Cité de l’énergie ainsi qu’en Europe à la Program Gallery de Berlin et à la SKC Belgrade en Serbie. Il vit et travaille à Berlin.

 
 
 
 
 
 
 
 

 

© Richard Deschênes, Le torrent (A-H) – de silence et de fureur, 2012. Collage sur papier | Collage on newsprint. 34 x 26 cm. Gracieuseté de l’artiste | Courtesy of the artist. Photo : Guy L’heureux.

 
 
 
 
Richard Deschênes 
 
 
 De la piscine aux verts
 
 
 
Du 11 mai 2013 au 15 juin 2013 
 
 
 
 
Vernissage
samedi
11.05.13
(15h)
 
 
 
 
 

Le travail de Richard Deschênes examine essentiellement les processus de (dé)formation, de reproduction et de perception de l’image. Il propose ce qu’il appelle librement des « modèles imaginaires » : ayant fréquemment recours à du matériel existant, tels des documents encyclopédiques et des clichés d’actualité qu’il s’approprie et replace dans de nouveaux contextes, l’artiste brouille systématiquement les repères visuels et cognitifs du spectateur. Sa pratique échappe à la certitude tant au niveau formel – empruntant à la peinture, au dessin et au collage – que thématique – oscillant entre scène de genre et paysage, figuratif et abstraction.

 

« De la piscine aux verts » comprend une quinzaine d’œuvres tirées d’une série entamée en 2009 et à laquelle fut consacrée une résidence à la Cité Internationale des arts de Paris en 2011. Construites à partir d’images trouvées issues de divers quotidiens, elles remettent en question la nature même de la photographie journalistique. Deschênes détourne sa fonction documentaire et « l’affranchit de ses chaînes référentielles »(1) en effaçant toute trace de l’action captée à l’origine, un procédé de soustraction de l’information par l’addition de minces couches de papier journal méticuleusement sélectionnées, tranchées, disposées et collées. Ce processus simultané de camouflage du sujet central et de dévoilement/création d’un arrière-plan qui investira désormais l’ensemble du cadre prend fin lors de l’épuisement de la matière première disponible, provenant de différentes copies de la même photographie. Or le procédé ne se révèle pas d’emblée – s’éloignant ainsi du collage traditionnel, où la manière est souvent manifeste – et seules les cicatrices à peine perceptibles de ses délicates interventions témoignent de la matérialité du geste de cet artiste-chirurgien du réel (en lieu du virtuel que manipulent bon nombre de ses contemporains).

 

Les images obtenues séduisent et déroutent : fragilité, absence, contemplation, silence… Elles nous semblent parfois familières, marquées d’une inquiétante étrangeté (Unheimlich). D’instinct, l’œil parcourt ces monochromes, paysages et « lieux psychologiques » – comme les désigne habilement Deschênes – à la recherche de ce sur quoi la lentille aurait fait sa mise au point, mais en vain. Certains indices de la trame originale persistent toutefois, tant au niveau de l’impression que de la narration : les figures disparues sont notamment évoquées au fil des titres des œuvres, qui reprennent les légendes des clichés de départ, insufflant une dimension poétique à ces notices descriptives dorénavant privées d’ancrages visuels.

 

Geneviève Bédard

 

(1) Bernard Schütze, « Images en transit », Richard Deschênes – Transfert, EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, 2012.

 

 

 

 

 
 

Après un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia (1985), Richard Deschênes a pousuivi ses études au Pratt Graphics Center à New York (1985-86). Récipiendaire de plusieurs bourses et résidences, il a présenté son travail dans de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada, au Mexique, en Chine, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, en France et au Japon. Richard Deschênes vit et travaille à Montréal.

 

 
 
 
 
 
 
 
OPTICA, un centre d’art contemporain
372, Ste-Catherine Ouest #508
Montréal, Qc
H3B 1A2
514.874.1666  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Classé dans:Arts visuels, collage, dessin, exposition, installation, pictural Tagged: Anne- Marie Ninacs, Chromakenón, De la piscine aux verts, Julie Alary Lavallée, OPTICA, Richard Deschênes, Rodney LaTourelle, un centre d'art contemporain

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