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Pourquoi la Collection Cérès Franco n’a-t- elle jamais eu la reconnaissance institutionnelle qu’elle méritait ?… La « pensée artistique » du Ministère, serait-elle d’un autre ordre qu’artistique ?
Par Nicole Esterolle
Cérès Franco, 92 ans, figure mythique dans le paysage de l’art en France, qui avait ouvert en 1972 sa galerie « l’Oeil de Bœuf » , rue Quincampoix à Paris, a pu , en 4 décennies, constituer une fabuleuse collection de plusieurs milliers d’œuvres, que certains, comme pour se protéger de ce souffle de liberté qui en émane, enferment volontiers dans la catégorie « Art brut et singulier »… pourtant trop étroite pour un ensemble d’une telle ouverture sur la création de notre temps.
Alors, est-ce ce vent de liberté, qui explique qu’aucun ou presque des artistes de cette collection ne figure dans les collections d’Etat de type musée ou FRAC ?
Est-ce cette joyeuse non-conformité aux tristes critères de légitimation officiels qui a fait que cette collection aurait pu rester cachée dans la maison de Cérès à la Grasse, s’il n’y avait eu cette providentielle rencontre avec l’excellent Henry Foch ? * Celui-ci, en effet, banquier passionné d’art et ayant quitté ses fonctions, parce qu’écoeuré par les pratiques financiaro-spéculatives en art tout particulièrement, prit la décision d’acheter la coopérative viticole désaffectée située au village de Montolieu, à 30 km au nord de Carcassonne, pour y héberger et y montrer en permanence la collection de Cérès.
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Le succés est total, en termes de fréquentation, pour ce lieu d’art très inspiré, hors des circuits centripètes étatiques et de haute vertu en termes de « revitalisation des territoires » …Merci Mr Foch…Merci à Cérès à sa famille et à ses amis et pour tout cela ! (sur les liens ci-dessous, on peut avoir un aperçu de la somptueuse collection, et voir la céleste Cérès au vernissage de la récente exposition temporaire « Les Croqueurs d’Etoiles »)
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Demeure cependant , au-delà de cette réussite réconfortante, une interrogation de fond très importante, voire inquiétante comme menace pour l’avenir de l’art : qu’est-ce qui fait que les acteurs des réseaux institutionnels et grands marchands de l’art ignorent à ce point l’art et les artistes de Cérès ? Pourquoi ce type d’art sensuel, poétique, bio-éthique, aimable, sociable, respectueux de l’environnement, inventif, sans fumées discursives toxiques, chaleureux, généreux, n’est-il pour eux qu’objet de rejet, de mépris, de dégoût probablement, d’ incompréhension, de déni de toute valeur esthétique ?
Le ressentent-ils comme un art de pestiférés inregardable, parce qu’ anti-contemporain, non-commentable, non-financiarisable, et dont ils doivent donc se protéger? Ces gens allergiques à ce type d’ art, sont-ils d’une essence génétiquement améliorée ou dégradée par consanguinité, différente ou supérieure ? Appartiennent-ils à une autre et nouvelle espèce humaine, apparue par une sorte d’étrange mutation brusque, et n’ayant plus rien de commun dans son appréhension du monde, avec la précédente ? S’agit-il d’une nouvelle variété d’homo super-sapiens ultra-conceptualiste et analgésique, dont la survie nécessite un rigoureux éloignement prophylactique avec l’expression primitive, brute, sensuelle, poétique, tripale, tribale, généreuse, barbare, instinctive, caractérisant les artistes homo-strictu-sapiens de la collection Cérès Franco ?
Tout reste donc à faire pour élucider ce mystère…
N.B. : S’il n’y a aucun (ou presque) artiste de la Collection Cérès Franco, dans les collections publiques inféodées au Ministère, sachez cependant qu’ils sont tous (ou presque) dans le nicolemuseum.fr…Cela compensant ceci.
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http://www.collectionceresfranco.com/fr/expositions-et-artistes
https://www.facebook.com/magazine.artension/videos/
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