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La lettre piégée de
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Marcel Duchamp,
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que les
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duchampistes
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ont du mal à digérer.
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Suggestion et avant-propos de Nicole Esterolle
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Voici un extrait de la lettre qu’ il écrit en 1928 à son amie artiste Katherine Dreier, avec qui il a fondé le premier musée d’art contemporain, Société Anonyme Inc., : “Plus je vis parmi les artistes, plus je suis convaincu qu’ils sont des imposteurs du moment qu’ils ont le moindre succès… Ceci veut dire aussi que tous les chiens autour de l’artiste sont des escrocs.”… Un peu ébouristoufflant, non?, d’entendre ça de la bouche du prophête –même de ce culte de l’imposture posturale qu’est la religion de l’art dit contemporain …(“il n’y a d’art que contemporain et Marcel est son prophète”, psalmodient ses grands prêtres) On avait l’habitude des propositions verbales ou plastiques roue de vélo du gourou anti-gourou franco-newyorkais, toutes aussi croquignoles et tire-bouchonnées les unes que les autres, toutes aussi pseudo-énigmatiques et faussement hermétiques, dans la mesure où elles n’ont aucune signification cachée, qu’elles sont vides de sens, et que c’est bien cette béance –même qui nourrit à l’infini l’exégèse et la projection fanstasmatique chez les adeptes de la secte des duchampolâtres… et qui nourrit également à l’infini la spéculation tant financière qu’intellectuelle…car , il ne faut pas oublier que la motivation centrale, dans cette désopilante histoire, c’est la fabrication de pouvoir et de pognon.
Oui, dans cette lettre, il y va fort notre prophète, dans le cynisme, l’impudence, la quadrature de la roue de biclo, et la torsion du sens… car enfin, c’est bien la posturale imposture qui génère le succés et la notoriété dans la stratégie duchampienne, non?…et Marcel lui-même, n’en-est-il pas la première et meilleure preuve?
Le 5 novembre 1928 Vos deux lettres annonçant un arrêt possible des activités à la S.A. ne m’ont pas surpris. Plus je vis parmi les artistes, plus je suis convaincu qu’ils sont des imposteurs du moment qu’ils ont le moindre succès.
Ceci veut dire aussi que tous les chiens autour de l’artiste sont des escrocs. Si vous voyez l’association qu’il y a entre les imposteurs et les escrocs, comment êtes-vous en mesure de conserver quelque espèce de foi (et en quoi) ? Ne me donnez pas quelques exceptions qui justifieraient une opinion plus clémente au sujet du « petit jeu de l’art » tout entier. À la fin, on dit qu’une peinture est bonne seulement si elle vaut « tant ». Elle peut même être acceptée par les « saints » musées. Et autant pour la postérité.
S’il vous plaît, redescendez sur la terre et si vous aimez quelques peintures, quelques peintres, regardez leur travail mais n’essayez pas de changer un escroc en honnête homme ou un imposteur en fakir. Ceci devrait vous donner une indication de la sorte d’humeur dans laquelle je suis. En train de remuer les vieilles idées de dégoût. Mais c’est seulement à cause de vous.
J’ai perdu tellement d’intérêt (tout intérêt) dans la question que je n’en souffre pas. Vous, vous en souffrez encore. […] Voir N.Y. est toujours un plaisir mais trop cher et ce même si on vous paie pour que vous veniez. Je vais écrire encore. Bientôt. Bien affectueusement ; Marcel Dee.
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Biographie de Nicole Esterolle
Schtroumpf Emergent
Classé dans:animation, art visuel, Arts visuels, exposition, installation, publication, rédacteur, réflexion, reliure, Texte Tagged: duchampistes, Geoffroy, Katherine Dreier, La bouffonnerie de l’art contemporain, La lettre piégée de Marcel Duchamp que les duchampistes ont du mal à digérer - Suggestion et avant-propos de Nicole Esterolle (FR), Le Vadrouilleur urbain (Arts visuels), Marcel Dee, Marcel Duchamp, Montage: Boucher et Lecland, Nicole Esterolle, Stroumpf Emergent, Un livre : « La bouffonnerie de l’art contemporain »
