J’ai bâti de si beaux châteaux que les ruines m’en suffiraient -Jules Renard
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Ses oeuvres, dessins ou sculptures représentent des portions de territoires, isolés, anachroniques, ou bien encore des pensées, des introspections liées à des situations quotidiennes. Ainsi, Arena est une série de dessins exécutés au crayon en vue axonométrique, qui à pour sujet les stades – édifices monumentaux ici travestis en cathédrales, en industries ou encore colonisés par des fortifications. Autre série, les Natures Mortes sont littéralement des « galettes » de petites figurines en plastique, fondues et enchevêtrées les unes dans les autres en une masse informe. Enfin, Vanités est une série de dessins au café soluble sur des sous-tasses, représentations naïves et automatiques de ses pensées et de ses préoccupations quotidiennes.
La pratique artistique de Géraud Soulhiol, son univers qui mélange dessin, bricolage et cuisine comme autant d’activités ludiques innocentes a un lien très fort avec son enfance, époque de tout les possibles, où la découverte mêlant exploration et imaginaire, qui se traduit les jours de pluie – jours d’ennui – par la création d’univers bricolés ou dessinés, décors d’actions fantasmées. Mais qu’on ne s’y trompe pas, même si les œuvres de Géraud Soulhiol semblent naïves et innocentes au premier regard, on entre dans celle-ci comme dans un musée d’une civilisation disparue ou parallèle à notre monde. Ici, on survole les ruines de paysages fantasques et dépeuplés, colonisés et transformés à outrance par la religion, la guerre ou l’industrie, la technologie se substituant à la nature, et le monde animal se transformant en charnier mutant.
Géraud Soulhiol, pourtant, n’en fait que le constat, puisque les univers qu’il crée n’existent que dans son imaginaire. Ces répertoires d’hétérotopies qui, s’ils se réfèrent à l’innocence nostalgique de l’enfance où faire la guerre est un jeu, sont surtout prétextes à la mise en scène, à un point de départ narratif qui nous invite à parcourir, du regard, le décor labyrinthique proposé, pour que nous puissions, nous aussi, explorer. (“Psychogéographies imaginaires“, Pierre Malachin)
– Terre! (série) Depuis 2014, porte-mine et aquarelle, dimensions variables.
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Né en 1981
Vit et travaille à Paris
Site : www.geraudsoulhiol.com
Texte source : Galerie 22,48 m²
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Hubert Robert
Classé dans:animation, art visuel, Arts visuels, débats, dessin, dessins, dialogues, exposition, installation, performances, pictural, réflexion, revue, revues culturelles., Texte Tagged: (Camp Nou), (Emirates Stadium), 48 m², Arena, Étreintes brisées, Camille de Forges, Galerie 22, Géraud Soulhiol, Géraud Soulhiol - Étreintes brisées / Revue Entre (FR), Hétérotopies, Hubert Robert, Le Vadrouilleur urbain (Arts visuels), Psychogéographies imaginaires“ Pierre Malachin, Revue ENTRE, rue des Envierges, Terre! (série), Thomas Lapointe
