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Pendant que l’inquiétante insignifiance de l’art-argent triomphe au Centre Pompidou‏ / L’opinion de Nicole Esterolle

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La chronique de

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Nicole Esterolle

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Mesdames et Messieurs les parlementaires…et les critiques d’art

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Pendant que l’inquiétante insignifiance de l’art-argent triomphe au Centre Pompidou avec l’exposition Koons, les artistes français se meurent…Le fonctionnement de l’appareil institutionnel pour l’art en France est ahurissant…et vous seuls avez le pouvoir de le remettre sur les rails, pour peu que vous en soyez informés…

Je vous joins donc cet extrait de ma prochaine chronique (envoyée à 35000 acteurs de l’art en France) où va figurer le rapport moral du Président de la Maison des Artistes qui décrit la situation alarmante de cette organisation, ainsi que quelques éléments d’information et de réflexion sur le système tout aussi ahurissant des FRACs

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1-Rapport Moral du Président de la Maison des Artistes

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Chers artistes, Le rapport moral aura cette année un seul objet, car nous avons été envahis aussi bien, au plan psychologique et mental que dans l’action quotidienne par une préoccupation lancinante.Nous sommes très inquiets car nous sommes au bord du précipice, à cause d’une idée qui a surgi voilà deux ans, de mise en place d’une caisse de sécurité sociale pour les « auteurs », anonyme et froide, qui niera objectivement nos spécificités de créateurs d’art visuel. Les mois à venir seront en effet, bien cruciaux pour La Maison des Artistes.

 

Vous savez qu’un projet de réforme de notre régime de sécurité sociale, du régime de sécurité sociale des artistes est à l’étude dans les administrations de nos ministères de tutelle : les Affaires sociales, la Culture, le Budget et les Comptes Publics. Un rapport avait été commandé par trois ministres, Mesdames TOURAINE et FILLIPETTI et Monsieur CAHUZAC.

 

Ce rapport a été rédigé et rendu. Il préconise l’unification des deux organismes de sécurité sociale par la création d’une caisse, sans donner aucune raison objective pour casser un système solidaire qui fonctionne étonnamment bien dans le paysage de la France sociale et économique d’aujourd’hui. En effet, non seulement notre système lie la mission solidaire de l’association et la mission « assurantielle » de notre service de sécurité sociale mais de plus, il ne coûte rien à la Nation. Le rapport confirme que – je cite – « les dépenses réelles, en matière de maladie, de vieillesse, auxquelles il faudrait ajouter les prestations familiales, sont probablement nettement inférieures aux recettes collectées ». De même, le rapport admet que « ce sont des professions indépendantes, peu enclines aux arrêts de maladie ».

 

Or, dans un contexte de crise et de rupture du dialogue social, le Gouvernement voudrait remettre en cause cette structure statutaire unique, qui assure un lien efficace et légitime entre les artistes et leur seule reconnaissance professionnelle qu’est leur régime de sécurité sociale. Il ne faut pas oublier la mission d’intérêt général que notre association assure, je souligne, sur ses fonds propres sans subvention publique : tous les jours, des renseignements précis sont dispensés à de nombreux artistes et diffuseurs, des aides sociales sont attribuées tous les mois et, surtout, La Maison des Artistes diffuse sans relâche l’information sur les obligations sociales et fiscales des artistes, information qui devrait normalement être prise en charge par l’Etat pour les faire respecter. Elle contribue ainsi activement, toujours sur ses fonds propres, à la lutte contre la concurrence déloyale des amateurs et donc au recensement des artistes et des diffuseurs.

 

Si on écoutait les personnalités politiques, responsables des comptes publics et de l’intérêt général, on entendrait des arguments comptables qui ne sont clairement pas avérés. De plus, la relation detempérance qu’ont les artistes avec la consommation des produits de santé pourrait se déliter. Ils pourraient se sentir bien évidemment, moins solidaires de leur sécurité sociale.

 

Autant des améliorations internes sont envisageables, autant il n’est pas nécessaire de passer par la création d’une caisse pour cela. Plutôt que de vouloir casser l’association « La Maison des Artistes », statutairement en charge des ces deux missions complémentaires, il faudrait mieux que l’Etat s’en inspire pour créer du lien citoyen et solidaire entre les travailleurs et la protection sociale, dans les autres filières économiques.

Cette période sera en effet, bien cruciale, car nous savons que si l’Etat décide cependant, par une mesure inique, de couper le lien consubstantiel entre notre régime de sécurité sociale et l’association, cela provoquera un divorce qui conduira inexorablement à l’effacement progressif de notre structure commune, notre association libre d’entraide professionnelle, La Maison des Artistes.

 

Ceci n’est pas une vision pessimiste de l’avenir que je vous décris ici et, je n’exagère pas, car notre association ne peut pas augmenter les services, – elle est au maximum de ses capacités d’intervention – , et elle perdra son « aura symbolique » dans le paysage, déjà si dévasté, des arts visuels. En conséquence, nous serons tous un peu plus isolés et solitaires, nous n’aurons plus l’association, force représentative et experte, pour trouver des solutions rapides et adaptées aux problèmes individuels ni contribuer à la valorisation collective de nos professions.

 

Pour mémoire, je vous rappelle qu’il y a bien trois forces qui devraient s’équilibrer harmonieusement pour composer une bonne politique des arts et des artistes : L’État avec son rôle de coordinateur des grands équilibres et de l’intérêt général, le marché avec ses propres lois et enfin les artistes, les professionnels. La Maison des Artistes est parfaitement dans son rôle pour défendre toutes les vraies diversités de la création plastiques grâce à la force que lui donne sa double mission définie par ses statuts.

 

En son sein peuvent s’exprimer avec tolérance et bienveillance tous les courants et toutes les écoles. Les débats peuvent être vigoureux mais nous savons tous que notre langage passe par le regard sur les choses et que ce regard détermine notre relation poétique ou critique, au monde.

 

Nous avons tous besoin de savoir que notre « guilde » est là, présente et réactive, surtout d’ailleurs au service des plus fragiles d’entre nous. Je vous rappelle que notre « Maison des Artistes » est particulièrement ouverte au dialogue avec toutes les forces en présence pour améliorer les mécanismes, harmoniser les fonctionnements de notre régime, mais nous ne voulons pas que l’on détruise, par des réformes brutales et aveugles, sa structure statutaire originale.

 

Nous avons tous besoin de notre Maison des Artistes, issue des combats et des luttes de nos aînés, enviée par les artistes des autres pays d’Europe et du Monde. Tous ensemble nous la défendrons jusqu’au bout avec force et énergie car nous ne devons rien à personne et nous travaillons, en soutenant avec conviction notre Maison des Artistes, pour le bien commun, la défense de la création, le partage et la solidarité, entre tous les artistes de France. Soyons très directs et très clairs et sachons tous bien ce que nous voulons individuellement et collectivement. De votre engagement personnel va dépendre la suite de notre histoire commune.

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2-Un Koons à trois millions d’euros au FRAC – Aquitaine

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Cette œuvre comprenant trois aspirateurs et une cireuse à parquet, acquise au début des années 80 pour environ 30 000 euros, en vaut aujourd’hui 100 fois plus… Bravo les administratifs de l’époque, vous avez été de redoutables business-men, et bravo le FRAC qui est donc le plus riche de l’hexagone. Mais le hic, dans cette histoire, c’est que la collection est « inaliénable » et que l’administration n’a pas le droit de vendre le Koons en question pour faire un méga bénéfice avant que le titre ne s’effondre comme il le fera inéluctablement. Alors, ça, c’est vraiment rageant, car avec l’argent récolté, vous imaginez le nombre d’artistes au RSA de Bordeaux et alentours à qui la région pourrait acheter une œuvre à 1000 euros chacune : cela fait exactement 3000 artistes ainsi aidés à vivre… vous vous rendez compte… Mais non, personne ne pense à ça chez les responsables du développement culturel en Aquitaine…et ailleurs non plus…

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3 Les FRACs : une honte internationale

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Je vous ai parlé souvent des FRACs…Du Frac Chabichou Poitou-Charentes, qui a déclenché une franche hilarité à France-culture au sujet de son colloque sur le « rien à voir » ; Du FRAC – Nord pas de Calais avec sa directrice récemment « exfiltrée » par les agents du Ministère pour mauvais traitement envers ses subordonnés ; Du FRAC – Lorraine avec son idéologie punk-bande à Bader : du Frac Alsace avec son artiste en résidence pour cultiver un lopin de vigne, etc., etc…. Je vous ai donc parlé de cette institution typiquement « exception culturelle française », qui s’épuise dans un maniérisme transgressif sans fin et sans objet ; une calamité nationale ; un scandale en soi rassemblant des dizaines de milliers d’œuvres qui, pour la plupart, sont chacune un mini scandale en soi, une petite transgression autant éthique qu’esthétique lamentable… Un problème va se poser : que va-t-on pouvoir faire de ce gigantesque tas d’inepties ? Comment s’en débarrasser ? Comment le traiter sans trop polluer encore plus l’atmosphère ? Que faire notamment des collections des 9 FRACs voués à disparaître quand le nombre des régions passera de 22 à 13 ?

 

Il y eu récemment cette entière double-page centrale dans Le Monde titrée « Les trente ans des FRACs, une richesse nationale »…qui prouve bien qu’en France, on n’a pas encore bien mesuré l’importance du problème que va poser cette patate chaude que nous a légué le couple Lang-Mollard : ce vieux couple qui vient de célébrer ses noces de platine à l‘Institut du Monde Arabe avec tous les émirs des pays du golfe, et qui vient de signer le « Musée du Grand format » du côté de Rouen, où l’on pourra admirer les plus colossales conneries faites dans ce registre.

 

Mais si les français n’ont pas encore jaugé la profondeur du ridicule de leurs FRACs, les étrangers, eux , ne se gênent pas pour s’en gausser. Et je vous livre cet article paru dans une revue italienne, où il est question du FRAC – Champagne Ardennes qui est utilisé comme support marketing par le Champagne Pommery (je vous joins aussi la page pub paru dans le Monde, avec cette œuvre de l’incontournable Buren dans les caves du dit pétillant breuvage)

 

Dans cet article, on parle d’une ( je cite) « citoyenne, connaisseuse et amateur d’art, qui envoie une lettre de désapprobation au Ministère de la Culture français et à la direction du FRAC Champagne-Ardenne. Dans cette lettre on y trouve l’indignation d’une personne connaissant la nature publique de cette institution muséale; elle est scandalisée de la gestion actuelle de la collection. »…Edifiant !

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http://www.succoacido.net/showarticle.asp?id=995#sthash.vKVhdt7l.dpuf

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4-La stupidité à l’œuvre au FRAC – Ile-de-France

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On a enfin trouvé un lieu pour le Frac – Ile de France : c’est le Château de Rentilly qui a été relooké pour cette nouvelle fonction par l’incontournable et polyvalente start-up Xavier Veillan, présente sur tous les fronts de l’art contemporain.

 

Voici les images du Château avant et après relookage… Veillan est content de lui. Il dit : « Quand on voit le château de loin, c’est comme si on avait un logotype tridimensionnel qui était inséré dans le paysage »…Veillan fait toujours dans le grandiose : des grands bonshommes, de grands animaux en résine colorée…Pour le Château de Rentilly, il a tout recouvert de verre et panneaux en inox réfléchissant le paysage alentour , comme le fait Jeff Koons, son maître…

 

On n’ose pas imaginer ce que ce relookage a coûté, mais on conçoit bien ce que cette dépense a d’odieux, quand on pense à l’indigence globale des collections du dit FRAC, à la paupérisation générale des artistes, aux difficultés des restaus du cœur, à la misére des africains…mais aussi au fait que la première exposition en ces lieux ravalès de la façade au botox Veillan, ce sera pour qui, je vous le demande ? eh bien pour Veillan lui-même et ses copains lauréats de l’ADIAF…

 

Et le tout vient d’être inauguré par Fleur Pellerin, Jean-Paul Huchon et le Prefet de région…

 

Et l’on voit sur l’autre image que je vous joins le même Veillan (2e à gauche) qui saute de joie avec l’équipe du Château…

 

Il est loin le temps où notre ami Jérôme Serri, alors directeur du Frac-Ile de France faisait sécession avec le Ministère ….

 

pour plus d’infos : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-continu/Le-Chateau-de-Rentilly-l-autre-lieu-du-Frac-Ile-de-France

 

 Vous pouvez lire aussi mes chroniques sur sur www.schtroumpf-emergent.comou bien  :

 

https://levadrouilleururbain.wordpress.com/2014/10/23/decervelage-sodomisation-de-mouches-au-frac-paca-chronique-no-56-de-nicole-esterolle/

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Classé dans:animation, art visuel, Arts visuels, chronique, Discussion, essais, exposition, installation, Nicole Esterolle, Nouveau média, nouveaux médias, performances, photographie, pictural, réflexion Tagged: Buren, Champagne Pommery, Château de Rentilly, Fleur Pellerin, FRAC - Champagne Ardennes, FRAC – Aquitaine, FRAC – Lorraine, Frac Chabichou Poitou-Charentes, FRAC NORD-PAS DE CALAIS, Frac-Ile de France, FRACs, Jérôme Serri, Jean- Paul Huchon, Jeff Koons, Koons, la Maison des Artistes, Le Vadrouilleur urbain (Arts visuels), Mesdames et Messieurs les parlementaires...et les critiques d'art, Mesdames TOURAINE et FILLIPETTI, Ministère de la Culture français, Monsieur CAHUZAC, Musée du Grand format, Nicole Esterolle, Pendant que l’inquiétante insignifiance de l’art-argent triomphe au Centre Pompidou‏ / L'opinion de Nicole Esterolle, Schtroumpf Emergent, Xavier Veillan

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